Un plat = un vin. Comté et vin Jaune
Le premier plaisir du vin est celui du régal des papilles lorsqu’on le déguste. Odorat, goût, mais aussi toutes les autres sensations de la bouche (tanin, astringence…) voire même la vue de la robe du vin, en font partie. Mais le plaisir d’une dégustation prend vraiment son intérêt que lorsque le vin est accompagné d’un met lui correspondant (est-ce le plat qui accompagne le vin, ou le vin qui accompagne le plat ?).
Parmi ces accords, l’un me touche particulièrement, car il concerne une région viticole plus confidentielle que les mastodontes français. Même si son vin phare a une très bonne notoriété, tous les amateurs n’ont pas eu la chance de le savourer. Ce vin est tout ce qu’il y a plus typique de sa région, exprimant un concentré des saveurs du terroir. Arômes tournés vers la noix, le raisin sec, le pruneau… bien sûr, je veux parler du Jura et de son vin jaune. Présenté dans son clavelin de 62 cl qui vient « compenser la part des anges », même sa « bouteille » a une histoire et marque son originalité. Pendant les 6 ans de vieillissement en fût sans ouillage (opération visant à compléter le fût pour faire en sorte qu’il soit toujours plein, tout au long du vieillissement du vin, afin d’avoir une surface d’échange entre le vin et l’air la plus petite possible), les 13 cl manquant pour en faire une bouteille seraient la part d’évaporation et autres déperditions.
Pour des entrées appétitives les plus exceptionnelles, servez un vin jaune avec quelques dés de comté. Un très bon accord régional, où l’on sent la puissance d’un terroir. Pour compléter le plat, on peut y ajouter du jambon cru, coupé en petites lamelles épaisses. Pour ne pas trop s’éloigner de la région, prenez par exemple un jambon de Luxeuil (très confidentiel)… ajoutez-y quelques noix, pour la décoration et le rapprochement des saveurs. Puis régalez-vous…